Pit-Academy

Comment l’informatique change notre rapport à la formation ?

15 mai 2023
Avatar de l’utilisateurCharlotte Dermont Durieux
[et_pb_section admin_label=”section”] [et_pb_row admin_label=”row”] [et_pb_column type=”4_4″][et_pb_text admin_label=”Text”]

Comment l’informatique change notre rapport à la formation ? Réponse en trois étapes, de la conception à l’usage en passant par l’animation. Pour le reste, à vous de vous faire votre propre avis.

Alors, oui le sujet de cet article ne semble pas très sexy. On a connu plus **** à clic ! Oui, mais voilà, c’est une réalité : l’informatique change notre rapport à la conception, à l’animation et à l’usage des formations, et bien plus que vous ne le pensez !

Avant de se lancer dans l’exploration de ces trois grandes sphères de la formation (pour rappel : conception, animation, usage), il convient de définir le terme. “Informatique”… ce mot est devenu tellement banal qu’on en oublie presque son origine et son sens. Nos voisins allemands sont les premiers à utiliser ce terme en 1957, sous la plume de l’ingénieur Karl Steinbuch. Pour lui c’est simple, informatik = le traitement automatique de l’information. Bref, une machine qui traite des informations pour nous. Le parfait esclave des temps modernes ! Voilà pour la sémantique et l’histoire, parlons maintenant de notre affaire : pourquoi l’informatique change la formation pro ?

Vers des formations 100% auto-conçues ?

La conception tout d’abord. Vous me direz “là c’est évident mon cher Victor !”. Informatique + conception = PowerPoint ! Blague à part, même si ce logiciel inventé par Microsoft en 1987 n’est plus tout neuf, force est de constater qu’il reste LE logiciel le plus utilisé par les formateurs. Mais, je vous l’accorde, je parle ici un peu d’un ancien temps. Et l’intelligence artificielle alors ? On ne devrait pas attendre encore trop longtemps pour que des formations e-learning soit entièrement générées (fond et forme) par des IA.

Vous pensez que ça ne fonctionnera pas ? “« Heart on My Sleeve », ça vous dit quelque chose ? Surement que non, pourtant ce nom donne des sueurs froides à l’industrie de la chanson. Il s’agit d’un titre, entièrement “composé” par une IA en avril 2023, qui imite les chanteurs Drake et The Weeknd. Le résultat est bluffant. La chanson est même éligible aux Grammy Awards. Non, toujours pas convaincu ? Plusieurs médias, dont Brut, songent de plus en plus à utiliser l’IA pour la production de leurs contenus. Pour nous professionnels de la formation, la question n’est pas de savoir si, mais QUAND l’IA va se mettre à créer des formations ex-nihilo. Avec toutes les questions de qualité, de propriété et bien sûr d’humanité qui vont avec.

Former sans prof… les informaticiens le font déjà 

En ce qui concerne l’animation, il me semble que l’apport de l’informatique va bien au-delà des outils de visioconférence (coucou Teams et Google Meet) ou des applications pédagogiques (à l’instar de Kahoot, Mentimeter, Wooclap, Miro, etc). Depuis plusieurs années déjà, le monde de la tech a fait sa révolution de la formation. Fini les salles de classe classiques, place aux espaces destructurés et flexibles, à l’instar des espaces de formation au sein de la Coding Factory, école de code informatique de la CCI Paris, qui revendique son ADN startup. Former oui, mais pas comme à l’école classique.

Certaines écoles et certains centres de formation vont même plus loin, en proposant des formations… sans formateur. Oui, vous avez bien lu. Rassurez-vous, on ne va pas tous pointer à Pôle emploi demain, mais force est de constater que ce modèle fonctionne et est en pleine croissance. Cyril Ihssan, directeur de la mise en œuvre pédagogique au sein de O1 Talent, société qui propose des formations partout dans le monde pour les futurs informaticiens, avec comme base unique un logiciel qui s’adapte aux niveaux des apprenants, n’en démort pas : « Notre modèle est facile et rapide à mettre en place. Et les résultats sont là : nos apprenants montent très vite en compétence ».

Le cursus se déroule sans formateur à proprement dit, selon les principes de l’apprentissage entre pairs et de l’intelligence collective. Via des séries de projets individuels et collectifs, les apprenants progressent par un système de points d’expérience dans le cursus. Preuve de l’attrait pour ce format innovant, plusieurs écoles en France mais aussi à l’étranger, proposent ce type de formation. On peut également penser, sur un modèle comparable, à la fameuse école 42 de Xavier Niel, ou il s’agit là aussi de former, en “autoformation” (dixit leur site internet) les développeurs de demain. Si ce modèle fonctionne, constatons qu’il est aujourd’hui largement cantonné au monde de la tech… pour le moment. Le formateur de demain serait alors avant tout un concepteur et un mentor.

Une diffusion de la formation sans limite

On arrive au dernier point de notre triptyque (souvenez-vous : conception, animation, usage), l’usage ! Prenons un peu de hauteur, ou plutôt de recul.

Nous sommes au début des années 1990. Internet commence tout juste à émerger. Comment forme-t-on ? Principalement avec des livres et, bien entendu, les savoirs et savoirs faire des formatrices et formateurs.

Nous sommes en 2023… et (presque) tout à changer. Internet et les réseaux sociaux, notamment, sont passés par là. L’accès aux savoirs est facile, instantané et très souvent gratuit. Pour le moment, rien de nouveau sous le soleil me direz-vous. Sauf que, si sur Google vous pouvez accéder à n’importe quelle information, il est de plus en plus possible de se former, en ligne, à des métiers bien ancrés dans le réel, à commencer par le plus emblématique d’entre tous, boulanger ! Et oui, passer son CAP Boulangerie, c’est désormais possible 100 % en ligne ! Certes, vous devez toujours réaliser des stages pratiques, mais la formation en elle-même est bien réalisée derrière un ordinateur. Si c’est une révolution indéniable, s’agit-il pour autant d’un progrès ? La réponse se trouvera sûrement dans nos baguettes.

On l’aura donc compris, l’informatique change en profondeur notre rapport à la formation. De la conception automatisée à la diffusion sans frontière en passant par une refondation du rôle des formateurs, nul doute que nous allons vers des lendemains différents. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ? Chacun se fera son avis !

[/et_pb_text][/et_pb_column] [/et_pb_row] [/et_pb_section]