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ChatGPT : allié ou ennemi du formateur ?

6 juin 2023
Avatar de l’utilisateurCharlotte Dermont Durieux

Que vous soyez un fan de tech ou non, vous n’avez pas pu passer à côté, je parle bien sûr de ChatGPT ! Cette intelligence artificielle, développée par OpenAI, une entreprise Californienne, impressionne par ses résultats : demandez-lui (presque) n’importe quoi, elle vous répondra ! Le système est si bien fait qu’on pourrait croire échanger avec un humain, et qui plus est pas le plus bête. Entre engouement et inquiétude, que nous promet ChatGPT et que dit-il de notre rapport à la formation ? 

ChatGPT, ou le nouveau nom à la mode qui n’en finit plus d’alimenter les débats ! Et il y a de quoi. Pour Bill Gates, cette intelligence artificielle (IA) va avoir des conséquences aussi importantes que l’avènement d’internet ou de l’ordinateur. Rien que ça. Et puis, au-delà des discours des prophètes des temps modernes, il y a ces chiffres qui donnent le vertige. 

D’un avenir apocalyptique…

300 millions d’emplois seraient menacés à moyen terme dans le monde d’après des chercheurs de la banque d’investissement Goldman Sachs. 90% du contenu en ligne sera issu directement ou indirectement d’une IA en 2026, d’après l’agence Europol. Un monde de fakes news et de pensées robotisées. Des dizaines de métiers seraient menacés (développeur informatique, journaliste, enseignant, graphiste, secrétaire, formateur, etc.) Bref, on nous promet l’apocalypse digitale. 

A des lendemains chantants ?

De l’autre côté, on vante les mérites de ChatGPT comme un super assistant qui va nous dégager du temps, en promettant d’automatiser les tâches de recherche d’information, de rédaction, d’évaluation, et tant d’autres actions chronophages. Le Forum économique mondial va même jusqu’à prédire 16 000 milliards de dollars de création de richesse d’ici 2030. Plus de 5 fois la richesse produite par la France ! Bref, une vie plus facile et de la thune à gogo. 

Entre technophile béat et technophobe apocalyptique, difficile de s’y retrouver. Et c’est encore plus vrai pour le secteur de la formation. Alors, concrètement, ChatGPT, allié ou ennemi de la formation ?

Demandons tout d’abord, au premier concerné, ChatGPT lui-même ! A cette question, il répond sans ambiguïté, mais non sans prétention. “Je suis un allié pour la formation professionnelle, car je suis un outil numérique qui peut aider les apprenants à accéder à des informations précieuses et pertinentes pour leur domaine d’études.” Il va même jusqu’à dire qu’il est un outil “précieux”. Pas de doute, ChatGPT a fait une formation vente. 

Si lui est convaincu, ce n’est pas le cas de bon nombres d’enseignants ou formateurs, à commencer par Melissa, enseignante d’HGGSP (la géopolitique pour faire court) dans un lycée Lyonnais et qui a vu, presque du jour en lendemain, l’ensemble de ses étudiants lui rendre des devoirs digne d’un thésard. Ou comment, en 30 secondes avec ChatGPT, en faire plus qu’en 3 heures sans lui. 

A contrario, de plus en plus de formateurs utilisent ChatGPT en amont de leurs formations, pour créer du contenu plus efficacement. C’est le cas d’André, formateur dans la gestion de projet Agile dans le domaine de la tech, qui utilise ChatGPT pour “gagner du temps, être plus productif”. 

On le voit bien, deux visions émergent. Et, comme souvent, la vérité est quelque part au milieu.

Je m’explique. Mon opinion est que ChatGPT, et l’ensemble de ses pairs (Google Bard, etc.), vont nous pousser à mettre l’accent sur ce qui fait la différence entre une machine et nous. 

Petit tour d’horizon non exhaustif :

  • notre capacité à transmettre une émotion, des valeurs, des compétences sociales et émotionnelles ;
  • notre capacité, qui va devenir un impératif, à porter un regard curieux et critique sur notre environnement ;
  • notre capacité à motiver et coacher. ;
  • notre capacité à être… humain, finalement. 

ChatGPT, ou la nécessité de devenir plus humain

En somme, ChatGPT – qui n’est qu’un algorithme créé et nourri par l’Homme – nous force à être plus humain. Il va nous falloir, individuellement et collectivement, repenser nos méthodes d’apprentissages, réévaluer les compétences à prioriser. Ce travail d’inventaire, aussi nécessaire que salutaire, devrait ouvrir la voie à de nouvelles tendances. Ou plutôt au renforcement de tendance déjà existantes ! Plus de soft skills. Plus d’expérientiel. Plus d’intéractions. En somme, la mise en avant des parcours qui visent, justement, à nous rendre meilleur dans notre humanité. 

Loin de l’apocalypse cognitive qu’on nous promet, l’émergence de ces nouvelles IA devrait renforcer notre humanité. Merci ChatGPT ? Affaire à suivre !

NB : cet article a été entièrement rédigé par un humain.