L’intelligence artificielle annoncée depuis les années 1980 serait-elle enfin présente dans nos vies ? Si l’on en croit les récentes photos du Pape François en doudoune ou de Donald Trump en prison, oui. Entre les prouesses de systèmes tels que MidJourney et les craintes soulevées par le succès de ChatGPT, l’IA fait parler d’elle ces derniers temps. Et pour un certain temps.
De là à dire que l’intelligence artificielle s’infiltre partout, il n’y a qu’un pas. Que nous allons franchir. Plutôt, que nous allons valider ou infirmer. Est-ce que l’IA pénètre le marché de la formation ? Qu’existe-t-il aujourd’hui pour les formateurs ?
En préambule, une précision : nous parlerons ici de l’IA comme une machine capable de communiquer, créer et développer, mais aussi d’apprendre par elle-même (le fameux Machine Learning). Les innovations autour des chatbots et des algorithmes sont très intéressantes, mais elles ne représentent qu’un fragment de l’IA et ne rentrent pas dans ce sujet d’étude.
L’intelligence artificielle affine la personnalisation
Le plus gros atout de l’IA porte sur la personnalisation du parcours d’apprentissage. Ça tombe bien, c’est au cœur des problématiques de formateurs. Quand certains acteurs s’y intéressent dès la réflexion pédagogique, d’autres proposent des modules évolutifs. Pour votre culture personnelle ou si vous souhaitez tester, on vous partage le nom de quelques créateurs d’IA.
Quelles formes prend cette personnalisation ?
- La formation basée sur les compétences qui s’attache à combler les trous dans la toile des connaissances et à faire gagner autant de temps que d’intérêt à l’apprenant.
- Qui propose ce système ? NovoEd ou Degreed ;
- Les tutoriels adaptatifs qui évoluent au fil des réponses de l’apprenant. Ces tutoriels sont par exemple bien appréciés dans le milieu des mathématiques.
- Qui propose ce système ? Aleks, Knewton, DreamBox, Carnegie Learning ou Smart Sparrow ;
- Les systèmes de recommandations de contenu, ça vous parle ? Certains acteurs utilisent la même base technologique que Netflix, mais cette fois-ci, dans un cadre d’apprentissage.
- Qui propose ce système ? Smart Sparrow, Coursera, Edmentum ou encore Area9 Lyceum ;
- La formation à la demande qui s’attache à répondre aux questions des apprenants plutôt qu’à se concentrer sur le contenu. Cette solution repose notamment sur un chatbot.
- Qui propose ce système ? Cognitivescale, EdCast ou Docebo.
Peut-être que, comme moi, vous trouvez la différence entre chaque système assez fine. Et c’est bien normal, puisque nous lisons ces informations à travers des yeux d’utilisateurs. Mais sachez que le développement de chaque technologie est bien distinct : quand les uns travaillent comme des bibliothèques intelligentes, d’autres « augmentent » un ou plusieurs modules et certains passent par le questionnaire préalable. Les formateurs peuvent ainsi profiter de toutes ces logiques pour les combiner afin de proposer un parcours intelligent, captivant, motivant et disponible en continu.
L’intelligence artificielle lit les interactions
Fait étonnant, l’intelligence artificielle améliore de jour en jour sa capacité à comprendre l’être humain : son comportement, ses mimiques, ses expressions ou son langage corporel. En se basant sur la technologie de reconnaissance visuelle ou le traitement automatique des langues, l’IA progresse dans son interprétation. Proposant ainsi des expérimentations particulièrement intéressantes pour les formateurs.
Quels sont les axes de travail de l’IA dans l’interprétation ?
- L’analyse des sentiments qui s’appuie sur l’analyse des commentaires et des réactions des apprenants afin de connaître les bonnes communications et celles à améliorer.
- Qui propose ce système ? Blackboard Predict ou encore Coursera ;
- La reconnaissance de l’émotion qui analyse le langage corporel des apprenants en temps réel pour aider le formateur à percevoir la réception de ses messages et à modifier sa posture si besoin.
- Qui propose ce système ? Affectiva ou Realeyes.
Lorsque ces technologies sont maîtrisées, elles peuvent devenir un vrai soutien pour améliorer son relationnel et sa communication lors de séances synchrones.
L’intelligence artificielle permet l’automatisation
On attendait l’IA au tournant sur le sujet de l’automatisation. Grâce à la créativité et à l’ingéniosité de certains acteurs, le temps passé à corriger les exercices ou à évaluer les apprenants est réduit à peau de chagrin !
Vous avez deux pistes à votre portée :
- L’évaluation automatisée qui est parfaite dans le cadre de quizz, QCM et autres tests formatés puisqu’elle détecte les réponses et les valide ou non selon le corrigé.
- Qui propose ce système ? Gradescope ou Turnitin par exemple ;
- L’analyse de la performance des apprenants, qui est plus vaste puisqu’elle est capable de traiter un exercice simple, comme l’évaluation automatisée, mais intègre également les comportements d’apprentissage ou la participation aux discussions. Les formateurs peuvent s’en servir tout au long de la formation pour éviter les écueils.
- Qui propose ce système ? On pense à Intellum ou à Valamis.
Ces deux solutions d’automatisation reposent sur l’axe de travail majeur de l’intelligence artificielle : l’analyse des données. Au cœur des développements depuis quelques années, l’analyse des données s’affine chez TensorFlow, Keras, RapidMiner, IBM Watson ou Google Cloud AI Platform pour apporter une aide toujours plus concrète.
Les ambitions de l’intelligence artificielle vis-à-vis de la formation sont louables puisqu’elles accompagnent celles des formateurs. Lorsque les systèmes se positionnent comme une aide à la formation, dans sa pédagogie, la complétion de ses modules ou l’élimination des tâches à faible valeur ajoutée, ils méritent d’être pris en considération.
Rassurez-vous, l’intelligence artificielle ne vous remplacera pas de sitôt. Après, sachez qu’elle s’étend déjà sous vos yeux sans vous prévenir lorsque vous utilisez vos logiciels et supports pédagogiques. Et rien ne dit que cet article n’a pas été rédigé par ChatGPT…